[Roman] Cinquante nuances de Grey

Résumé

Christian Grey est trop beau, trop riche, trop sexy. Il sait piloter un hélicoptère et joue du piano divinement bien. Mais le pauvre chou est très tourmenté. Ben oui, il a eu une enfance difficile et est prisonnier de son lourd passé. Mais ce qui est bien dans cette histoire, c’est que ça le rend encore plus sexy. Je vous ai dit qu’il était troooooooop beau ? Le seul tout petit, petit, petit problème, c’est qu’il est accro aux pratiques SM. Mais comme il est troooooop beau, c’est pas bien grave !

Anastasia Steele est gentille, bête naïve, maladroite, vierge. Elle se croit moche mais en réalité elle est super belle quoi. Ah oui, selon moi elle est aussi un peu cinglée et limite schizophrène. Elle a quand même deux entités différentes à l’intérieur d’elle-même qui dansent le merengue ou la samba et à qui elle parle sans se poser la moindre question sur sa santé mentale. Mais j’y reviendrai.

Pour le reste, bon ben le beau prince et la jeune pucelle vont se rencontrer, s’exciter et avoir beaucoup d’orgasmes…

Pois

Mon avis

« Oh mon Dieu », « Je m’empourpre », « Oh merde », « Putain bébé », autant de délicieuses expressions qui caractérisent le merveilleux style de ce chef d’œuvre.

On ne présente plus Cinquante nuances de Grey, ce roman qui a tant fait parler de lui aux États-Unis, émoustillant la pudeur américaine et dopant ainsi les ventes de sex toys et de lingerie coquine. En France dès sa sortie, il s’est vendu à des milliers d’exemplaires.

Curieuse comme tout, j’ai… pénétré l’univers de Christian Grey. Je n’aurai peut-être pas dû. C’est pas que j’ai eu mal aux fesses comme Anastasia, mais plutôt aux yeux…

Dès les premières pages, on identifie les références à Twilight (E.L. James écrivait à la base une fanfiction de la saga de Stephenie Meyer). Anastasia est aussi maladroite que Bella et s’affale de tout son long chaque fois qu’elle met un pied devant l’autre. Ce qui, au final, semble bien plaire à Monsieur Cinquante Nuances. Ben oui, une fille qui se met à quatre pattes devant lui comme ça dès leur première rencontre et sans le lui avoir ordonné… Trop grrrr ! Quel chanceux ce Christian, il semble avoir trouvé en Anastasia la Soumise parfaite.

Parlons-en justement de cette mademoiselle Steele. Cette jeune étudiante de 21 ans en lettres est vierge de tout : elle n’a jamais bu, n’a jamais embrassé un garçon, n’a pas d’ordinateur, et n’a jamais vu le loup. Et vlan, faut qu’elle tombe sur un maniaque accro au bondage, ce qui ne la gêne pas plus que ça. Ah si finalement elle est contre. Oh et puis flute, elle est d’accord. Oui mais si ça fait mal ? Oui mais si ça fait aussi du bien ? Et puis il est troooop beau quand même. Ca doit être chouette de lui faire plaisir… Oui mais s’il me fait mal ? Heureusement qu’elle peut compter sur sa déesse intérieure pour l’aider à prendre ses décisions. Sa déesse intérieure ? C’est la partie d’elle-même qui a le feu aux fesses. C’est aussi une excellente danseuse. Samba ou meringue, la chaudasse maîtrise tout tant qu’il est question de sexe hardcore. « Bondage ! Ma déesse intérieure saute sur place comme une gamine qui attend sa glace. » « Ma déesse intérieure se lance dans une samba triomphale en ondulant les hanches. » Mais comme Anastasia a quand même du mal à décider si oui ou non elle est pour la fessée cochonne, elle écoute aussi son inconscient. Lui en revanche, il n’est pas très rigolo et plutôt rabat-joie. Et c’est qu’en plus il est vulgaire. Mais c’est pas joli-joli, Monsieur, de traiter sa « maîtresse » de pute. Mais bon, on peut pas lui en vouloir d’avoir l’esprit étriqué. Lui c’est l’adepte du sexe vanille. Peut-être que tous les cadeaux de Christian vont aider Anastasia à se décider. Oh non, elle ne peut pas les accepter. Oh et puis si elle les prenait quand même ? Non, ça ne se fait pas… Allez si, elle les garde. Des bouquins à 14 000 dollars, un Mac Book Pro, un Blackberry et une Audi, pauvre petite chose perdue. Ah oui parce que dans ce roman, on ne tape pas à l’ordinateur, on tape sur un Mac Book Pro, on n’a pas un téléphone portable, on a un Blackberry. Faut bien vivre avec son temps ma bonne dame.

Et Christian Grey dans tout ça ? C’est le bellâtre parfait. Toutes les femmes sont folles de lui. Rappelez-vous, il est trooop beau – beau comment exactement, ça c’est la surprise du chef – et trooop riche. On ne peut qu’envier Anastasia, non ? Sincèrement il est pour moi le stéréotype du quéqué des années 80. Qu’il ait un beau petit catogan ne m’étonnerait même pas… Je l’imagine sans mal doubler un vieux boulard allemand avec ces insupportables « Oh bébé » « Putain bébé » « Jouis pour moi bébé ». Tu parles d’un sex-appeal. Mais bon, Christian est aussi un noble citoyen plein de bonnes intentions. C’est vrai quoi, il est contre la faim dans le monde. C’est ti pas touchant ça. Faut dire que la bouffe, Christian, ça le travaille. « J’aimerais te prendre ici et maintenant, mais il faut que tu manges. » Je n’ai pas compté le nombre de fois où il ordonne à Anastasia de manger, mais ça doit revenir quasiment à chacune de leur conversation. Ah ben oui, parce que Christian aime Dominer. Il ordonne autant à Anastasia de le sucer, de jouir que de manger ou de dormir. De faire caca ? Peut-être dans le tome 2…

Quant aux scènes de fesses, oh mon Dieu je m’empourpre… de honte. Premièrement, on nous fait lire un contrat sexuel long comme le bras et ennuyeux au possible qui liste les différentes opportunités qui s’offrent à Anastasia pour finalement n’avoir que quelques fessées et de la pénétration sauvage. Moi je dis qu’il y a tromperie sur la marchandise. Mais c’est certain, j’ai quand même mouillé la culotte… J’en ai en effet presque pissé de rire. Les scènes de fesses se ressemblent toutes. C’est toujours le même schéma. Vous allez me dire qu’il n’y a pas non plus 36 solutions. Certes, mais le champ lexical du sexe offre tout de même un certain nombre de petits mots tout à fait sympathiques. Si si, écoutez Pierre Perret… Mais là, c’est toujours pareil : Anastasia se mord la lèvre du coup Christian a une grosse érection (« Non, tout ça ! Comment ? ») alors il la pilonne et elle éclate en mille morceaux autour de lui (vous non plus vous ne visionnez pas très bien la scène ?) et après un « putain bébé » il s’affale sur elle de tout son long. Bon c’est vrai, il y a parfois des petites variantes : Anastasia peut « lécher sa sucette préférée, celle au parfum Christian Grey », Christian peut l’attacher fermement et Anastasia de se dire qu’il a forcément été scout dans sa jeunesse, il peut bien sûr lui donner la fessée si elle n’a pas été sage, ou, chanceuse comme tout, elle peut s’accrocher car « on y va bébé, un p’tit coup en vitesse ». Au final, ces scènes n’ont pour moi absolument rien d’excitant. Anastasia ne décrit rien de ce qu’elle ressent. En même temps elle subit et jouit sur demande, alors ça n’aide pas.

Bref, beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Mais cet avis n’engage que moi. ;-)

Titre : Cinquante nuances de Grey

Auteur : E.L. James

Éditeur : JC Lattès

11 commentaires

  • stephanieplaisirdelire dit :

    c’est souvent le cas : bcp de bruits pour rien !!!! malheureusement…. et je n’aime pas trop lire des livre dont la pub est faite à outrance. Si vraiment il vaut le coup en poche alors, mais franchement pour le moment, il ne me dit absolument rien.

    • BlablaYA dit :

      Je suis toujours assez curieuse de ce genre de phénomènes littéraires. J’aime les feuilleter pour essayer de les comprendre. Mais la mayonnaise ne prend pas à tous les coups !!! Je ne juge en rien le succès qu’il a eu. Ce bouquin a su trouver son public et c’est tant mieux… mais il n’est vraiment pas pour moi. Maintenant je le sais. Je ne pensais jamais pouvoir dire une chose pareille mais à côté, Twilght est un chef-d’œuvre incroyable !! ;-)

  • Merci pour cette chronique ! Je l’ai lu sur libfly après avoir posté la mienne car je souhaitais avoir d’autres avis sur ce livre et en voyant la note que tu a mis, j’ai fait ma curieuse :p.

    J’ai beaucoup rit en lisant ton avis. J’ai adoré le choix de tes mots, ça correspondant exactement au livre.

    J’espère que tu liras le tome 2 et que tu nous feras une chronique aussi bien que celle-ci !

    En tout cas, je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à ne pas avoir super méga trop apprécier ce livre ! Nan parce que j’en peux plus de voir partout sur la blogo que ce livre est une magnifique histoire d’amour et qu’ils sont mignons !

    Bonne continuation :)

    • BlablaYA dit :

      Merci pour ton commentaire :-)
      J’ai pris plaisir à écrire mon avis et à choisir les mots pour l’illustrer !!
      Quant à lire le tome 2… euh je t’avoue franchement que je ne sais pas. Faudrait pas non plus pousser le bouchon trop loin !! Hi hi !
      Mais qui sait, si la pression des fans est trop lourde à supporter… ah ah ah !! Ze plaisante. On verra.
      En tout cas je te remercie pour ta visite sur Libfly et Blablaya. Je m’en vais de ce pas « feuilleter » ton blog.
      A bientôt :-)

  • Y’a pas à dire, les mauvais livres inspirent les bons chroniqueurs ;-)

    Merci pour cette chronique hilarante dans laquelle je me retrouve totalement. Rien que de me rappeler la scène de la première rencontre, avec cette pauvre gourde d’Ana qui trébuche et se retrouve à quatre pattes… navrant, et comique à la fois !

    Cannibalement,
    B.K.

    • BlablaYA dit :

      Grrr ! Je ne peux que ronronner joyeusement à la lecture de ton commentaire :-) Merci !
      Les éditeurs de France et d’Navarre vont bien sûr se jeter sur une multitude de parodie autour du phénomène.
      On l’écrit ensemble ?;-)
      A bientôt, c’est certain.

  • Sayane dit :

    Que dire de plus?
    Tu as parfaitement résumé ce livre que je qualifie en mon for intérieur (non, non pas ma déesse intérieure, hein !) et aussi très souvent à haute voix de véritable pitié littéraire. Tu as très bien illustré le fait, que dans ce livre, rien n’est à sauver : ni le style, surtout pas les dialogues et encore moins ces caricatures de père Fouettard du pauvre et de Laura Ingalls qui n’aurait même pas fréquenté l’école de Walnut Grove (et pourtant, j’adore Laura !).
    Je me permet d’espérer que tu liras les tomes suivants pour nous en faire une chronique aussi juste ET hilarante mais je ne t’en voudrais surtout pas si le premier tome a freiné ton courage. Si jamais tu le retrouve, saches que je compatis.
    Je pense qu’à travers ce commentaire, tu me reconnaitras ;-)

    A très bientôt,

    MF

  • Hey !

    Je viens de lire ta chronique et elle m’a beaucoup fait rire donc merci
    Tu as extrêmement bien résumé les qualités littéraires indéniables de cette… euh… de ce… euh… livre ?!

    A très bientôt j’espère ;)

    Bises !

    • blablaya dit :

      Je te remercie pour ton commentaire :-)
      Ça m’a bien fait rigoler d’écrire cet article ! Faut dire que le roman m’a donné matière !!
      J’ai commencé à « lire » le deuxième tome pour préparer une nouvelle chronique dans le même style !
      A très vite.

  • Ly' dit :

    Je reporte ici mon commentaire que j’ai laissé sur ton ancien blog :/

    TATATATATA! Tu as oublié une étape entre l’érection et le pillonage : O » Hm.. Qu’est ce que c’est érotique… » ;)

    Je viens de publier ma chronique, et je cherchais des avis similaire un peu au miens, p’tetre bien que parmis la liste sans fin de livraddict quelques personnes n’était pas complètement accro à cette jolie romance.
    Et bien je n’ai qu’une chose à dire, ta chronique m’a fait beaucoup rire. Je crois que je vais envoyer un petit mot doux à chaque personne ne faisant pas l’éloge de ce livre :) Tu as quand même été plus soft que moi dans tes propos haha
    Merci ♥ Un bon moment de plaisir hihi.

    Après, tu dis que tu ne juges pas sa popularité. Qu’il a été aimé je veux bien. Mais de là à en devenir un best seller, non non, j’adhère vraiment pas. Je me suis posais beaucoup de question en lisant ce livre, sur ce qui a poussé les gens à l’apprécier autant. Je cherche toujours.

    • blablaya dit :

      Je te remercie pour ton p’tit mot doux ! ;-)
      En effet, je ne juge pas ceux qui ont aimé cette trilogie. En revanche, je n’accepte pas qu’on dise que ce livre est brillant ou bien écrit car c’est objectivement faux. Après, je me dit toujours qu’au moins, les gens lisent. Certes, je préférerai qu’ils se jettent sur d’autres romans, mais au moins ils lisent et peut-être que cette lecture donnera envie à certains de lire d’autres choses. C’est comme ça que ça fonctionne. Malheureusement, la notion de best-seller ne rime qu’assez peu souvent avec chef-d’œuvre. C’est bien dommage. Moi par exemple, je n’aime pas du tout Pancol, Levy ou Musso. Pour moi c’est mauvais. Pourtant ils sont systématiquement dans les meilleures ventes. Et puis il y a toujours le fait que plus on en parle, plus les gens sont intrigués. Et qu’on en dise du bien ou du mal, il n’empêche que tout le monde parle de 50 nuances. Ça aide pas mal pour faire grimper les ventes ;-)

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